Mardi 16 juillet

A 16h nous atterrissons à Héraklion. 
Il nous faut à peine 5 minutes pour récupérer le sac à dos (avec nos duvets, nos thermarest, tente ...) mis en soute, et à peine 10 minutes avec notre loueur (contacté par internet) afin de faire les formalités et réceptionner une petite Fiat, notre " titine ".
Première chapelle miniature en bord de route. Ces chapelles sont de petits oratoires en mémoire de victimes d'accidents ou un remerciement d'avoir ... éviter le pire.
C'est donc ers 17 heures que nous commeçons notre périple à travers la Crète. Cap à l'ouest le long de la côte nord avec un littoral découpé et de magnifiques paysages dans une belle lumière de fin de journée.
Première visite
Le monastère d’Arkadi est un monastère orthodoxe situé sur un plateau fertile à 23 km au sud-est de Réthymnon.
Dès le xvie siècle, le monastère fut un lieu de science et d'art, possédant une école et une bibliothèque riche de nombreux livres anciens. Entouré d'épaisses et hautes murailles et situé sur un plateau difficilement accessible, le monastère est une véritable forteresse.
Arkadi fut un centre actif et un des hauts lieux de la résistance contre l'occupation ottomane, ce qui fit sa célébrité. Pendant la révolte crétoise de 1866, 943 Grecs y trouvèrent refuge : des résistants, et une majorité de femmes et d'enfants. Après trois jours de combat, et sur les ordres du supérieur du monastère, l'higoumène Gabriel, les Crétois firent sauter les barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. Tous sauf une centaine sont morts lors de l'assaut. Quelque 1 500 Turcs et Égyptiens périrent aussi dans la bataille.
Le monastère est devenu aujourd'hui un sanctuaire national en l'honneur de la résistance crétoise. Le  est désormais le jour de fêtes commémoratives à Arkadi et à Réthymnon. L'explosion ne mit pas un terme à l'insurrection crétoise, mais attira l'attention de l'Europe sur ce peuple qui se battait pour son indépendance.
L'église actuelle date du xvie siècle et est marquée par l'influence de la Renaissance, l'île étant vénitienne à cette époque. Cette influence est visible dans l'architecture, qui mélange éléments romans et baroques. Cette église à deux nefs fut détruite par les Turcs en 1866, et reconstruite, depuis. 
La façade
Les cellules des moines

La Chapelle



La poudrière

Puis nous reprenons la route pour rejoindre Réthymnon et y passer la nuit. 

Réthymnon est une ville  de 32 000 habitants (2001). La cité fut bâtie pendant l’Antiquité, sans pour autant être un grand centre. Cependant, elle était assez puissante pour frapper sa propre monnaie. Une de ces pièces est aujourd’hui représentée sur les armoiries de la ville. C'est probablement la ville de Crète qui a le mieux conservé son caractère ancien avec beaucoup de vestiges vénitiens et turcs.

Réthymnon s’est développée à nouveau quand les Vénitiens, alors maîtres de l’île, cherchèrent à établir un centre commercial intermédiaire entre Héraklion et La Canée. La vieille ville d’aujourd’hui date quasiment entièrement de l’époque vénitienne.

Aujourd'hui la ville tire ses principaux revenus du tourisme. Elle est également le site de la faculté de philosophie de l'Université de Crète.

Anne-Marie déniche une chambre d'hôtes (50€) en plein centre. 


Une chambre d'hôtes qui s'avére être un petit studio avec deux terrasses.
Une première journée bien remplie, qui se termine par un bon repas dans un restaurant. 
Une moussaka et un plat de légumes (19,80€ pour 2) servis par un serveur atypique ... mais surtout débordé et perdu.
Avant de se coucher, une petite visite de la ville de nuit, de sa fontaine et de son petit port vénitiens.

Mercredi 17 Juillet

Juste au sud de Téthymnon, Anne-Marie a la bonne idée de nous diriger vers un site peu connu, mais au combien intéressant. Un site gardé ... mais gratuit.

La Nécropole minoenne d'Armeni est un cimetière minoen.

Le site se trouve sur la commune d'Armeni, à une dizaine de kilomètres au sud de Rethymnon le long de la route menant vers Spili et le sud de l'île. Fouillée depuis 1969, cette nécropole abrite environ 220 tombes ainsi qu'une tombe à tholos. Il s'agit de tombes à chambres, taillées à même la roche, ce qui explique leur état de conservation, et orientées d'ouest en est. On accède à chacune des tombes par un couloir long et étroit (Dromos) qui part du niveau actuel du sol pour atteindre l'entrée de la tombe en contrebas. Certains de ces dromoi possèdent des marches. Enfin, les parois des dromoi sont davantage rapprochées à leurs sommets qu'au niveau du sol. Dans la plupart des cas, chaque tombe était fermée par une pierre.

La plupart des tombes n'avaient pas été profanées au moment des fouilles. De nombreux objets ont ainsi pu être découverts, tels que des vases, des figurines, des armes ainsi qu'un talisman portant une inscription en linéaire A. Environ 500 squelettes ont également été retrouvés, ce qui fournit une riche source d'information sur l'apparence physique et l'état de santé de la population de cette période. Il semblerait qu'ils avaient un régime alimentaire riche en glucides et mangeaient peu de viande.

À l'heure actuelle, aucune trace d'occupation n'a été retrouvée à proximité de la nécropole datant du minoen tardif, et les fouilles se poursuivent pour découvrir la ville à laquelle appartenait le cimetière.

Notre visite de la Crète continue par le lac de Kournas.

Le lac de Kournás est situé à 5 km de la côte nord de l'île, près de Georgioúpoli, sa circonférence est de 3,5 km. Le lac se trouve entouré des Montagnes blanches et tire son nom de la localité de Kournás toute proche. Une plage de sable sur la rive nord du lac permet un accès à la baignade. Le seul lac d’eau douce en Crète.

Après un sympathique moment passé au bord du lac, nous prenons la direction de la Canée. Toujours de magnifiques paysages.

La Canée est une ville située sur la côte nord-ouest de l'île. Elle est réputée pour son port vénitien du XIVe siècle, ses rues étroites et ses restaurants en bord de mer. À l'entrée du port, un phare du XVIe siècle arbore des influences vénitiennes, égyptiennes et ottomanes. Sur la rive opposée, le musée maritime expose des modèles de bateau, des objets et des photographies navals. L'ancien monastère de Saint-Francis abrite aujourd'hui le musée archéologique de La Canée.
Le port et les arsenaux vénitiens, toujours très largement debouts sont très évocateurs de l'atmosphère d'alors.

La grâce incrustée dans ses murs reste intacte et résiste au tourisme qui la fait vivre. 
On trouve toujours d'adorables ruelles qui vivent au rythme de nombreux métiers et boutiques anciens.


La cathédrale orthodoxe

Le vieux port vénitien avec son phare du XVe siècle
La mosquée des Janissaires
Avant de continuer notre route, nous nous faisons un petit restaurant (24€). Un peu cher, mais très bon.
Après la côte nord, direction le sud ouest de l'île et le monastère Chryssoskalitissa.
Le monastère de Chrysoskalitissa est situé dans le sud de la côte ouest de l'île. Le monastère est dédié à la dormition de la Vierge et à la Sainte Trinité. Le monastère existait probablement déjà à l'époque vénitienne. A l'époque vénitienne et sous les Ottomans, le monastère était dédié à Saint Nicolas.
La construction de l'église actuelle débute le . Elle fut inaugurée le  de la même année.
Selon la tradition, le nom Chrysoskalitissa viendrait du fait qu'une des 98 marches menant au sommet du monastère serait en or. Mais l'escalier aurait été vendu aux Turcs lors du paiement de taxes imposées par le sultan. La légende veut également qu'à Pâques 1824, après le massacre de Chrétiens par les Égyptiens à Elafonísi, des soldats musulmans se seraient rendus au monastère dans l'intention de le piller. À l'entrée, ils auraient été attaqués par un essaim d'abeille, ce qui aurait sauvé le monastère du pillage.
Le monastère aurait accueilli illégalement une école d'enfants grecs au cours de l'occupation turque.
En 1900, le monastère fut dissous, comme d’autres monastères de Crète. Des moines s'y sont établis à nouveau en 1940. Mais, en 1943, il fut occupé par les soldats allemands, car les moines étaient accusés d'avoir caché des résistants.
Le monastère a donné son nom au village établi à proximité.
Le monastère est établi sur un promontoire dominant la côte. On y accède par une succession d'escaliers. Un musée présentant des icônes et des objets de la vie monacale se trouve à droite de l'entrée.

En reprenant la route, nous apercevons les premières gorges de notre périple.
Coloris étonnant : en plein milieu d'une végétation aride, des lauriers roses forment une grande masse rose.

Nous arrivons ensuite, à la magnifique plage d'elafonissi.

L'une des plus belles plages de Crète. Cette plage de sable blanc a la particularité d'avoir des reflets roses dus à la présence de nacre dans le sable. L'eau est d'un bleu turquoise étonnant. On dirait un lagon.
C'est un lieu de baignade et de farniente fréquenté mais non surpeuplé que nous avons particulièrement apprécié.
Nous quittons cette plage pour rejoindre le petit village de Sougia.

Sougia est un petit village du sud-ouest de la Crète, à 75 kilomètres de La Canée. Il compte 109 habitants à l'année.
Le village est resté à l'écart du tourisme de masse, et qui possède donc une tranquillité qui attire les tourismes en quête de repos. Sa capacité hôtelière est assez faible avec 250 lits et une dizaine de restaurants seulement. Aucune augmentation de cette capacité n'est prévue afin de préserver le caractère unique des lieux. Encerclée par les montagnes, la grande plage entre galets et gros sable reste épargnée par la foule et la pollution. 
Nous trouvons assez rapidement une chambre à 20€
et pour terminer cette belle journée, rien de tel qu'un bon restaurant avec des mezzes (20€).